Un peu d’histoire…

Pontaumur pendant la guerre de 1914-1918 :

Extrait d’un passage du livre d’Alfred Leduc : ” Pontaumur, son histoire et celle de la région environnante”. (1956)

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“La commune de Pontaumur, comme beaucoup d’autres, malheureusement, eut à payer fort cher la part prise par ses habitants à la défense de la patrie.
Les noms de ses soldats tués à la guerre sont inscrits sur les deux monuments élevés pour commémorer leur souvenir, l’un sur la place publique, l’autre dans l’Église.

Pendant cette guerre 12 ou 13 réfugiés, originaires de la région de Verdun furent reçus dans la localité et logés dans quelques locaux libres.
Des soldats et sous-officiers convalescents furent aussi installés dans le bâtiment occupé actuellement par la gendarmerie. (*ancienne gendarmerie ; une nouvelle gendarmerie a été inaugurée en 2012 au lotissement du “chant des arbres”).
Au nombre d’environ 25, pour remercier la population de l’accueil et des dons qui leur avaient été prodigués, ils organisèrent avant leur départ, une petite représentation fort bien réussie, dont ils furent les acteurs.”

“La Marianne” de Pontaumur :

“Parmi eux était un italien, ayant vécu de nombreuses années en France, qui était en-gagé volontaire dans la légion de Garibaldi, pour combattre aux côtés de l’armée française. Blessé, il fut envoyé à l’hôpital Michelin à Clermont-Ferrand et ensuite à Pontaumur pour achever sa convalescence.
Ce Garibaldien, nommé Léonardi, étant artiste sculpteur, devait trouver à La Jugie, l’argile nécessaire pour se livrer à son art. Il fit donc un buste de la République, portrait de l’infirmière qui le soignait, qu’il voulut laisser à la commune avant son départ, pour la remercier. Achevé au dernier moment, il nous le confiait pour le faire sécher, faire un socle de la même matière et le faire cuire dans le four de la Tuilerie de la Jugie.
Il fut ensuite placé à la Mairie sur une console en noyer sculptée par la maison Camus de Clermont-Ferrand.
On peut lire au dos, la dédicace signée de son auteur.

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Rappelons encore que lorsque les Américains vinrent en France, Pontaumur eut la satisfaction de voir le passage d’un de leurs détachements de side-cars. Arrivés dans le milieu de la journée, ils séjournèrent une partie de la soirée dans le bourg, se livrant à quelques dépenses. On remarquait leur habillement et leur équipement soignés ainsi que leur tenue des plus correcte.

Comme nous l’avons déjà dit, c’est pendant cette guerre que des sangliers ont fait leur apparition dans l’est de la commune, dans les bois de Jean Bertrand ainsi qu’à Combrailles. Plusieurs ont été tués.”
*Alfred Leduc a donné son nom au Parc Leduc, Ingénieur honoraire, membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.

Extrait d’un passage du livre de Robert TRAPON : “Pontaumur, du Village au Canton”

“La Première Guerre mondiale a été un conflit militaire qui s’est principalement dé-roulé en Europe de 1914 à 1918. Elle a mis en jeu plus de soldats, provoqué plus de morts et causé plus de destructions matérielles que toute autre guerre antérieure. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part, environ 9 millions de personnes en sont mortes, et environ 20 millions blessées.

L’étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsque des Serbes bosniaques parvinrent à assassiner l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône aus-tro-hongrois. C’est dans un état d’extrême tension que le 1er août 1914 l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le 2 août, Raymond Poincaré décrète la mobilisation générale, approuvée semble-t-il par tous les Français. Ce même jour, les Allemands envahissent le Luxembourg et la Belgique. Un incident surgit sur la frontière Française : Le caporal Peugeot est tué sur notre territoire par un lieutenant Allemand, l’enchaînement est déclenché.

Puis le 3 août, c’est l’Angleterre qui déclare la guerre à l’Allemagne ; ensuite l’Allemagne à la France. Le conflit qui devait durer quelques semaines se prolongera plus de 4 années et fera 1,3 million de morts sur une population de 39 millions d’habitants.

Proportionnellement à sa population, Pontaumur paiera aussi un lourd tribut, 29 de ses enfants y laisseront la vie sur une population de 913 habitants (relevé du recensement de 1911) provoquant autant de drames dans leurs familles.

Méditons un instant sur les sentiments que pouvaient ressentir les parents ou la femme et ses enfants quand ils voyaient arriver devant leur porte, le Maire et le Curé venir leur annoncer la funeste nouvelle ; mais aussi le mérite de ces derniers dans leur oh ! Combien difficile et délicate tâche.

Le monument aux morts de Pontaumur :

C’est le 11 avril 1926 que le conseil municipal où Mr Anglard, était Maire prend la décision pour perpétuer le souvenir de ses enfants morts pour la France de confier à Mr Bernard, architecte à la Bourboule en collaboration avec Mr Gourdon, sculpteur à Paris, l’étude et la réalisation d’un monument commémoratif à édifier sur la place de Pontaumur.

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Le financement fit appel à une souscription volontaire qui permit de réunir 8 673,35 francs ; Le Maire et les Conseillers Municipaux donnèrent 1 250 francs, le reste étant apporté par les fonds de la Commune.

Le modèle choisi était une statue en granit blanc de Begon artistiquement sculpté présentant ” Le Poilu Triomphant” surplombant un monument en granit gris fin de Bretagne, taillé avec quatre parties polies sur les faces pour recevoir les inscriptions dorées à l’or fin, couronne et croix de guerre. Le tout bordé de chaînes en fonte supportées par quatre bornes en granit, le total faisant quatre mètres de haut. Le prix de 16 000 francs, comprenait la pose par un spécialiste.

L’entrepreneur s’était engagé à n’employer pour l’exécution, aucun produit de provenance Allemande.

L’inauguration de ce monument eut lieu en grande pompe le Dimanche 21 novembre 1926. “

* Robert TRAPON est né en 1928 à Bussières, Condat en Combraille, passionné d’histoire locale. A combattu au Viêt-Nam, décoré Croix de guerre TOE.